Promenade en compagnie de Stéphanie Lafitte, conteuse

Conter la nature,
cueillir des histoires comme des noisettes et des coquillages,
vivre de contes et d'eau vive,
marcher sur la terre, sous le ciel,
rêver, glaner...

vendredi 13 novembre 2009

Les histoires se font paresseuses

La terre se recouvre de son édredon de feuilles pour s'engourdir, s'ensommeiller, pour rêver...chaque automne elle reprend son grand rêve, et chaque printemps, son rêve devient vie...

Comme les graines dans sa chair, les histoires sommeillent en nous, pour les aider à germer, nous avons besoin de nous éloigner un peu de la réalité bruyante de nos vies, et, à pas légers, de nous laisser rêver...

Je vous invite à la paresse fertile!

Vous pouvez venir écouter quelques histoires paresseuses, mêlées à d'autres histoires, des chansons et des airs d'accordéon, jeudi 19 novembre à Sauveterre de guyenne, à 20h30, au "Comptoir de la bastide"...

dimanche 4 octobre 2009

Conter campagne


Dans le cadre de l'atelier Conte, je propose un stage de formation sur deux jours, destinés à ceux qui veulent découvrir le Conte par une pratique personelle, qu'ils soient débutants ou déja initiés..

Ce sera les 21 et 22 novembre à Saucats, au gîte "la maison d'Olivier", dans un quartier tranquille des Landes girondines, avec feu dans la cheminée et chataignes à griller...plus de détails pédagogiques sur le blog de l'atelier conte. http://latelierconte.blogspot.com

mardi 29 septembre 2009




Proposition d'automne co-organisée par Caliconte / l'Ortie / la Réserve naturelle géologique de Saucats-La brede

Dimanche 18 octobre à Saucats: balade contée naturaliste avec Stéphanie Lafitte, conteuse, et l'équipe d'animation de la réserve.
Le départ se fera à 14h depuis la maison de la réserve à Saucats, Nous vous accueillerons à partir de 13h45, merci d'être ponctuel car vous ne pourrez pas nous rejoindre dans la forêt!, dégustation de vin nouveau, jus de raisin et châtaignes en fin de balade, le retour se fera vers 17h.
Aux dernières nouvelles, il fera beau!

« Contes du fond des bois »
proposition de Contes sur les chemins…

Ce qu'en dit la conteuse:

"Avec mes mots, je tisse des liens dans cette rencontre entre l’homme et la forêt, pour réveiller l’ imaginaire au contact de ses racines.

La nature est le berceau des contes, leur source, comme elle est celle de toute culture, de l’art.
Les contes, eux sont la part la plus « nature » de l’homme, ils sont notre « état d’origine », bruts et beaux comme un arbre, comme un chant d’oiseau…

Les enfants a qui je raconte ces vieilles histoires ne s’y trompent pas : ils sont d'emblé en accord avec cet univers magique ou tout est vivant, ou les plantes, les roches, les éléments pensent et parlent, comme les animaux et les hommes… les émotions se projettent sur le monde qui les entoure, et le conte leur donne forme.
Dans la forêt, nous retrouvons tous cette âme d'enfant pour vivre un moment de ré-enchantement du monde, une parenthèse de flânerie dans notre vie si occupée!

Je vais donc emmener mes contes en balade dans la forêt et vous les offrir, mêlés au bruissement des branches, au souffle du vent, à l’odeur du sous-bois et à la douceur du soleil …"

Exceptionnellement, dans le cadre de la clôture des manifestations de "l'année de la Terre", cette balade est offerte aux participants, l'inscription est obligatoire (places limitées)
auprès de la Réserve géologique ou de l'association Caliconte:

RESERVE NATURELLE GEOLOGIQUE DE SAUCATS - LA BREDE

17 chemin de l'église
33650 SAUCATS
05 56 72 27 98

dimanche 20 septembre 2009

Les petites histoires à colorier


Ce sont des conteries pour petites oreilles au fil des saisons, qui jouent avec les couleurs de la nature.

Ces petites histoires-là sont nées en 2005, d'un atelier mensuel que j'animais dans une crêche, peu à peu, le jeu autour des couleurs et des saisons s'est affiné...les conteries se sont précisées.

De ces histoires-là, j'ai gardé mes préférées, enrichies chaque année de quelques nouvelles glanes : objets, comptines, poésies. Avec Carole Coache, créatrice textile passionée par les contes et complice au long cours, nous nous sommes promenées dans les bois et les jardins...elle en a tiré 6 tableaux textiles, chacun proposant un univers en camaieu autour d'une couleur-saison, ces patchworks m'accompagnent maintenant chaque fois que je raconte ces petites histoires-là.

Chaque mois d'octobre, je retrouve avec le même plaisir "Jaune d'automne", c'est un peu ma "rentrée" avec les nouveaux cahiers et les premières feuilles tombées...

Cette année, c'est la bibliothèque de Bergerac qui sera la première a acceuillir "Jaune d'automne"!

dimanche 16 août 2009

la rentrée de l'atelier conte

Depuis 9 ans, l'atelier conte (de Caliconte) propose un espace d'initiation à la pratique du conte à tous ceux qui veulent découvrir cet art, et plus largement un espace de partage autour de l'oralité pour tous les conteurs, débutants ou expérimentés.
Cette saison l'atelier reprend ses activités avec quelques changements.
En premier lieu un blog d'information, géré par Sophie Pérès, vous renseignera sur l'actualité de l'atelier (latelierconte.blogspot.com), qui ouvrira le jeudi 17 septembre à 20h (au 10 avenue de Bardanac à Pessac, tram Doyen Brus)pour une première séance de présentation (et d'activité). Il sera animé principalement par Josiane Millot et Sophie Pérès, avec une périodicité hebdomadaire. Des stages de week-end seront également proposés (le premier aura lieu en novembre).
Pour plus de renseignements, vous pouvez aussi nous rencontrer à la fête des associations de Pessac, samedi 5 septembre, place de la 5ème république.
(Lire aussi l'article sur l'atelier publié sur ce blog en février)

la caravane se prépare


Cuicui...bientôt septembre, alors en ces chaudes journées de mi-août, la caravane de Caliconte se refait une beauté pour la rentrée...

L'équipe estivale de l'atelier conte (bien accompagnée)oeuvre pour sa renaissance, éponge et grattoir, aspirateur et lessivage, stylos et peintures, tout est bon pour elle!

Encore quelques coups de pinceaux, un peu de colle et de poudre de perlinpinpin (ça c'est pour Virginie), la bénédiction de la fée électricité (merci Christian et Didier), et elle sera prête à repartir sur les chemins.

Première sortie prévue: samedi 5 septembre, la caravane et les conteurs seront à la fête des associations de Pessac, place de la 5ème république, qu'on se le dise!

mercredi 27 mai 2009

Laisse de mer, jeux de sable...une balade océanique en Terre médocaine


Nos empreintes légères se posent sur le sable, entre galets et algues...
Nous quittons l'estuaire et sa rencontre trouble avec l'océan, eaux mêlées, remous et courants...et le phare de Cordouan qui veille au grain!
Peu de bipèdes, grandes plages vides à marée basse, qui se resserrent lentement devant nous, mangées par les vagues.


Marée haute: étroit ruban de sable ourlé de falaises -répliques pour lutins des vraies- en Gironde, pays de large horizon, on a les hauteurs qu'on peut!
Argile grise, bleutée, sculptée, modelée en villages minuscules, plaques brunes de lignite et d'alios...gouttes d'eau douce qui dégringolent pour rejoindre l'océan, dessinant un delta textile sur le sable...ocre, rouille, brun, blanc...les grains minuscules s'ordonnent et s'alignent, composant des motifs renouvelés. Autour de ces sources minuscules, de ces cascades pour fourmis, l'herbe pousse, et les joncs, quelques fleurs pointent même leurs museaux jaune ou rose, incongrues dans ce monde minéral.

Mille et un pas plus loin, le sac s'alourdit sur les épaules, les pieds nus s'enfoncent dans le sable mou, l'océan ronronne de plus en plus fort. Les vagues ont grossi, elles roulent et déferlent, tout près de moi, ma poitrine se soulève avec elles, mes poumons s'emplissent de cette brume vive, d'air à moitié eau, c'est bon!


Quelques-uns, avant moi sont passés, ont joué là avec l'océan, avec le sable et les bois, avec les oiseaux et les cailloux roulés. Je recherche leurs traces avec gourmandise, je m'amuse de leurs jeux...

Plus loin, marée basse, des baignoires d'argile nous invitent, l'eau y est plus douce, moins froide, et c'est irrésistible: nous nous peignons de "peintures de paix", un peu d'abord, quelques empreintes timides, visages, corps...puis, à pleines mains, à corps entiers! Le gris bleu nous enveloppe, nous transforme en statues sombres.

Bruissements d'ailes, nuage dansant...plus loin encore, mouettes et goélands se rassemblent pour un palabre organisé: partage des territoires de pêche, échange de nouvelles, préparation d'élections...nous ne saurons pas!

lundi 11 mai 2009

quelques glanes autour de l'île

"L'horizon qui parfois écoute aux portes, nous prétera ses îles. La chance de l'oeil est de passer, de ne pas s'arréter, de ne pas posséder, de découvrir sans cesse de nouveaux terrains de chasse....
Il ne conquiert pas, accepte le jour pour territoire, la nuit pour frontière."
"L'enfant que j'ai sauvé en moi se promène au bord du rivage, au point de départ des départs.
Tu épelles quelques mots marins et ouvres un autre monde: le flux, l'étale et le jusant, l'île, le rivage, le continent.
Nous sommes des aventuriers, des poétes, des marcheurs et nous cherchons au fond du ciel le charme dans le nuage et, sur l'épave, les trâces de l'étrange pays."
(d'Y Le Men, "la clef de la chapelle est au café d'en face")

"Si un jour la mer ne se retirait pas, c'est que la mort viendrait.
Elle nous laisse tout quand elle part:des paysages qui ne lui appartiennent plus...
Elle nous laisse tant de liberté qu'on pose des signes au milieu de l'anse: des totems dressés pour nous marquer, nous les hommes perdus, parfois.
Elle s'absente pour vivre et rapporter du lointain sa force pleine.
Nous sommes paisibles, nous les pétrels, les coquillages, le sable, la vase et les gens; nous sommes paisibles de l'attendre parce que sa vie à elle c'est de revenir toujours.
(de N Papin, "la ville qui retient la mer")

Ile était une fois







(Le Temps d'une île)



C'était ce week-end dernier, sur l'île d'Arcin, sur la Garonne:



une parenthèse poètique, un temps hors de l'agitation de la ville, une île verte, berceau des rêves des artistes qui les avaient déposés là, vaisseau de notre imaginaire pour un voyage partagé...



Quelques images, pour ceux qui y étaient, et pour les autres , pour l'envie d'embarquer vers d'autres destinations "hors-pistes"...

mercredi 25 mars 2009

la marche des conteurs...on en reparlera


Samedi, jour du printemps, nous étions, l'amie Josiane et moi, à Lodève pour assister et participer à une "Nuit du conte" en préparation et soutien de la troisième marche des conteurs... Et des histoires, il y en a eu: des petites et des grandes, des pointues et des lisses, des drôles et des curieuses...jusqu'au lever du jour, jusqu'au croissant dans le café!

Au fait, "la marche des conteurs" vous connaissez?, vous pouvez aller jeter un oeil sur le blog de Katia, notre vidéaste et co-organisatrice, mais comptez-y, on en reparlera!

http://katia.fersing.free.fr/blog/?p=170


jeudi 12 mars 2009

Le goût des larmes

Il y a très longtemps, dans l'enfance du monde, les êtres humains étaient différents...leurs émotions en particulier n'avaient pas le même goût que maintenant. La joie, par exemple ne se riait pas, elle se pleurait, exclusivement, les gens heureux pleuraient à longueur de journée, à longueur d'année...et leurs larmes étaient sucrées!
Et comme en ces temps anciens le bonheur vivait sur terre, les hommes inondaient la terre de sucre, le sol était collant, les petits enfants se léchaient mutuellement pour goûter le sucre des larmes...
En ce temps là, les rares instants tristes se riaient bruyamment...
Mais un jour, quelque chose s'est détraqué sur la terre, les savants ne se sont jamais mis d'accord sur ce qui est arrivé à ce moment là: peut-être une colère trop forte, une météorite trop grosse, un chagrin d'amour trop lourd, ou simplement une coccinelle écrasée...et le malheur est arrivé! Ce dont nous sommes surs, c'est que brusquement le monde a perdu sa douceur...les rires ont dérapé, les larmes sont devenues salées, amères...larmes tristes de coeurs éplorés!
C'est aussi depuis ce moment là que la mer est salée, et on se dit que peut-être un jour notre monde finira noyé dans ses larmes.

Histoire écrite lors d'un atelier "la ré-création du monde"que j'ai animé, lors de la Nuit blanche de l'écriture au Lycée de Sainte-Foy-la grande, du 6 au 7 mars dernier(évènement organisé par l'association "mots et merveilles"Florence Vanoli)

lundi 2 mars 2009

prés salés avant le printemps


des tatouages sur la peau de la terre

lundi 23 février 2009

L'atelier conte

Presque 10 ans que l'atelier existe:
"un atelier sur l'art du conte...initiation à la pratique du conteur"; au départ une demande m'est faite d'animer des stages d'initiation au Conte, dans le cadre d'une école de...théâtre, j'ai hésité, essayé, j'y ai pris goût! Depuis je cultive le plaisir de partager ces fameuses glannes trouvées sur mon petit chemin de conteuse toujours "en herbe"...même si ça commence à faire un beau paquet d'années que je fréquente ce chemin-là!
Et c'est fou ce que ça fait du bien d'entendre les questions des autres, les "plus verts" qui viennent à la découverte, parfois juste attirés par la lumière. Au détour des années, souvent les mêmes intérogations:"c'est quoi la différence entre un conte et une histoire?", "mais alors, il faut pas apprendre par coeur?" "et si on se perd?" "c'est mieux de pas bouger pour attraper l'histoire?" "mais si je joue les personnages, alors c'est du théâtre, non?"...on en parle, et puis on s'essaie, et c'est fichtrement émouvant la première fois qu'une histoire se risque sur des lèvres, et qu'on ne sait pas encore si elle va tenir jusqu'au bout dans cette bouche-là!
Et aussi, l'atelier est un espace de rencontre entre ceux, celles qui aiment les histoires et ont envie de s'essayer à les raconter, juste ça! pas une énième chapelle ou une "bonne parole" nous attend, pas un espace "réservé à...(aux professionels, ou aux amateurs, aux débutants ou aux expérimentés, aux jeunes conteurs, aux bénévoles des bibliothèque, ou aux....). Parce que je pense, et c' est encore plus vrai en ces temps de grand froid, qu'il est plus important de se rencontrer avec ce qui peut nous réunir plutot que de se guetter du coin de l'oeil et de continuer à construire des boites et des barrières.
A part ça, il y a d'autres espaces de formation pour ceux qui veulent travailler davantage et explorer plus loin, et c'est drôlement bien qu'ils existent!
L'atelier conte de "Caliconte" se passe à Pessac, chaque jeudi soir à partir de 19h30, on peut venir voir chaque premier jeudi du mois...et se renseigner plus avant (05 57 96 95 83)
L'atelier est co-animé maintenant par Josiane Millot et Sophie Pérès, conteuses complices au long cours.

lundi 16 février 2009

"le voyage de la parole"

Avant d'être dite, la parole se forme dans le corps. Comme tous les organes, elle est constituée d'eau, de terre, d'air et de feu. Elle a en plus une matière qui n'appartient qu'à elle, une matière douce qu'on pourrait comparer à de l'huile. C'est l'huile qui donne à la parole son charme puissant, sa façon de plaire, d'attirer l'attention de celui qui l'entend. Cette huile se prend dans le sang de celui qui va la prononcer. L'eau se trouve dans le foie, le feu dans son coeur ou la parole bout et s'évapore. A ce stade, elle est silencieuse. Devenue air, elle passe dans les poumons et monte vers la gorge. C'est là qu'elle prend ses sons.
Elle arrive dans la bouche qui la tisse comme le tisserand tisse les fils pour en faire une étoffe. Car la parole franchit la luette comme le fil s'enroule autour de la poulie. Là, elle est prise par la langue qui avance et recule comme la navette que le tisserand sans cesse glisse entre les fils. Elle est filtrée par les dents comme le tissu est serré par le peigne du métier à tisser. Elle sort de la bouche, sonore et chargée de sens, et entre en spirale dans l'oreille de celui qui l'entend.
Là, elle redevient eau et coule dans tout le corps de celui qui écoute. Elle contient toujours feu, air et terre. Le feu qu'elle transporte, s'il est abondant, est celui de la colère et elle provoque la dispute. S'il est en quantité raisonnable, il donne sa chaleur. Si on trouve une parole chaleureuse, ce n'est pas par hasard!
Quand il y a trop d'air en elle, la parole s'évanouit, comme un parfum s'évapore, et c'est un mot, une phrase sans importance. Plus la terre qui est en elle est lourde, plus elle lui donne son poids, elle la rend convaincante."
(La Mythologie Dogon, par Claude Helft, actes Sud junior)